Depuis six ans, Zoom Japon collabore avec l’Ishinomaki Hibi Shimbun qui inaugure une nouvelle série.
Dès notre numéro de juin 2011, nous avions présenté l’initiative extraordinaire prise par ce journal au moment du désastre. Privé de ses rotatives, le directeur du quotidien Ohmi Kôichi n’a cependant pas renoncé à assumer le rôle de vecteur d’information. Avec toute son équipe il s’était mobilisé pour réaliser à la main des journaux muraux qui ont ensuite été placardés dans les centres d’évacuation et les zones les moins touchées afin de garantir un accès à des nouvelles fiables.
Touché par leur engagement, Zoom Japon a d’abord voulu leur rendre hommage avant de poursuivre une collaboration permettant de rendre compte de la reconstruction de la ville brisée. Depuis mars 2014, Hirai Michiko, la rédactrice en chef de l’Ishinomaki Hibi Shimbun, sélectionne chaque mois un de leurs articles parus dans le journal ou le magazine Ndaccha (voir Zoom Japon n°40, mai 2014) et nous envoie une version adaptée que nous traduisons ensuite. En trois ans, cela nous a permis de témoigner au plus près des transformations de la ville aussi problématiques qu’enthousiastes. Malgré les personnes vivant encore dans des préfabriqués et les stigmates de la catastrophe gravés dans le cœur de toutes les victimes et leurs proches, la vie semble avoir repris son cours.
En 2017, l’Ishinomaki Hibi Shimbun a initié une nouvelle série de portraits de jeunes qui contribuent, chacun à sa manière, à faire revivre la ville. On y découvre ceux qui, juste après le séisme, sont arrivés en tant que bénévole et qui se sont finalement installés, ou encore d’anciens habitants originaires d’Ishinomaki qui sont revenus pour la soutenir. A partir de ce numéro, Zoom Japon reprend ces histoires qui traduisent la volonté de ces jeunes désireux de dessiner un avenir plus dynamique à leur ville plutôt que de chercher à regarder en arrière.
Depuis 2011, nous nous rendons régulièrement dans cette ville portuaire située à 50 km au nord de Sendai et nous discutons avec nos confrères. Ils confirment que la parution de leurs articles en Europe via nos magazines leur permet de rassurer leurs lecteurs et de leur dire qu’ils ne sont pas oubliés et qu’ils restent sur le devant de la scène. Mais en réalité, la publication ne suffit pas, c’est votre lecture qui leur donne de l’espoir. Nous comptons, comme eux, sur vous. Vous trouverez à la page suivante le premier portrait de la série.
Koga Ritsuko & Odaira Namihei