Dans cette logique, les laboratoires ont présenté, en juin dernier, la Cornucopia KN551 , la “Rolls” des machines à pain, dans le cadre du Fooma Japan, salon dédié aux technologies de l’agroalimentaire, à Tôkyô. “La Cornucopia KN551 est capable de produire 115 200 cookies à l’heure”, annonce fièrement Kaneko Tamotsu. Fièrement exposée, la dernière née de Rheon a tout particulièrement attiré l’attention des badauds. Pains fourrés, croquettes à la viande, churros au chocolat, cookies, bouchées vapeur, quiches, steaks hachés au fromage, elle peut presque tout faire, au rythme d’une centaine à la minute. “Y compris des confections très délicates. Chacune de nos machines est livrée avec une liste de recettes que nous avons imaginées et conçues spécialement pour elle, précise Kaneko Tamotsu. De ce fait, les machines sont toujours très simples à l’emploi même pour quelqu’un qui ne les a jamais utilisées auparavant ou qui n’a pas de savoir-faire ou de compétence particulière en boulangerie ou en pâtisserie. Nous livrons l’ensemble avec tout le process inclus.”
Autre machine à la pointe de la technologie, la “Flexing roster” qui produit des pains fourrés tout frais. C’est cette machine, qui est notamment en test, dans les laboratoires de Rheon, cet après-midi-là. Une employée pose un pâton sur les cercles dessinés sur le tapis roulant, la machine démarre. Puis fait glisser les pâtons avant d’en faire de petites crêpes et de déposer délicatement en leurs cœurs la quantité de curry nécessaire, puis de le refermer tout aussi doucement. Le prix de la technologie Rheon reste élevé, pour cette dernière machine, il faudra débourser la bagatelle de 10,5 millions de yens [80 600 euros]. Mais malgré cela, les commandes affluent et se multiplient en particulier à l’international. “Nous venons de vendre 30 machines de ce type en Chine, souligne Shinga Takeharu. Nos machines ont beaucoup de succès dans les pays où la population progresse très vite.” Par ailleurs “nos machines peuvent s’adapter aux besoins des clients et aux saveurs locales des pays où nous les vendons”. La gamme des possibilités des machines de Rheon semble sans limites : baguettes, viennoiseries, pain de mie, ciabatta, danish, pizza, nan, etc. Parmi leurs clients : le géant japonais du pain de mie industriel Yamazaki Pan ou le groupe Bridor en France. “Deux cents entreprises ont travaillé avec nous l’année dernière. Et notre catalogue a atteint les 10 000 recettes possibles sur nos diverses machines en 2016.”
Un renouvellement indispensable pour rester compétitif, y compris sur le marché domestique. En effet, au Japon, la demande est particulièrement exigeante en termes de nouveautés, de produits inédits. La gamme doit être précise, de qualité, savoureuse mais aussi sans cesse mise à jour. “Les Japonais sont très friands de nouvelles expériences gustatives, ils aiment les exclusivités et les produits inédits, limités dans le temps. Ils veulent être surpris, étonnés, tout en étant toujours conquis au niveau du goût. Une nouveauté en chasse une autre en permanence et place le niveau d’exigence très haut. C’est aussi pourquoi nous nous astreignons à innover, tout le temps”, ajoute-t-il.
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