Avant Yozora wa itsudemo saikômitsudo no aoiro da, vous avez réalisé Vancouver no asahi (The Vancouver Asahi, 2014) sur une équipe de baseball canado-japonaise des années 1930. On a l’impression qu’ils ont été réalisés par deux personnes différentes.
I. Y. : Je comprends ce que vous voulez dire. Il se trouve qu’une personne a vu Fune wo amu et l’a suffisamment apprécié pour penser que je pourrais faire Vancouver no asahi. En dehors de mon intérêt pour le baseball, j’ai été évidemment tenté de travailler avec un budget beaucoup plus important dans un énorme décor construit pour l’occasion. Le problème était l’histoire elle-même. D’une part, je savais que cela ferait un succès dans la mesure où les Japonais aiment ce genre d’histoire. Mais d’autre part, j’étais réticent à l’idée de raconter une histoire dont le message de base est de dire que les Japonais sont géniaux ! C’est un thème récurrent à la fois dans le cinéma japonais et à la télévision. Mais je ne voulais pas faire un film patriotique, et je l’ai dit à mon producteur. J’ai donc essayé de montrer les choses d’une manière plus équilibrée, en mettant la vie de la communauté japonaise dans la balance.
Cette tendance patriotique est assez puissante actuellement, n’est-ce pas ?
I. Y. : Oui, et c’est intéressant de voir comment nous utilisons les pays étrangers (par exemple, les touristes étrangers au Japon) comme un miroir pour nous dire à quel point nous sommes formidables. Notre estime de soi est si faible que ce n’est que par l’admiration que nous suscitons chez les étrangers que nous pouvons nous sentir fier d’être Japonais.
A 34 ans, vous êtes encore très jeune et pourtant, vous avez déjà 12 films à votre actif. Quels sont vos objectifs à l’avenir ?
I. Y. : J’aimerais travailler à l’étranger. Je ne peux pas encore en parler maintenant, mais je planche actuellement sur une histoire qui se déroule en Asie orientale. J’espère qu’elle pourra être mise en production l’année prochaine. J’en écris actuellement le scénario.
Propos recueillis par J. D.
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