L’exemple du ballon rond et son succès populaire doivent aujourd’hui interpeller les responsables du rugby nippon en quête d’un nouveau souffle au moment où l’équipe nationale – les “Fleurs de cerisier” – commence à engranger des résultats intéressants. La victoire des Japonais 34 à 32 face aux Sud-Africains lors de la Coupe du monde 2015, leur a valu non seulement de forcer l’admiration des amateurs de rugby dans le monde, mais surtout a permis de réveiller la fierté du Japon qui a besoin d’exister sur la scène internationale. En devenant un pays puissant sur le plan sportif, comme il l’a encore montré à l’occasion de la Coupe du monde de football en Russie cette année, le Japon s’impose comme référence dans l’esprit de l’opinion mondiale. A ce niveau, le rugby est important dans la mesure où il reste considéré comme le sport des élites. Par ailleurs, c’est aussi un sport dont les “valeurs” collent bien à l’esprit nippon.
Reste désormais à transformer l’essai. La Coupe du monde 2019 devrait être l’occasion pour le rugby nippon de gagner ses lettres de noblesse en conquérant définitivement le public local. Les audiences télévisuelles de l’équipe nationale restent modestes comparées à celles des footballeurs. Après sa victoire de 2015 face à l’Afrique du Sud, le taux d’audience des “Fleurs de cerisier” était d’environ 19 % quand celui des joueurs de la sélection de football a pu dépasser, comme lors de certaines rencontres, les 55 % lors de la Coupe du monde en Russie. Il va sans dire qu’un succès face à une grosse équipe comme ce fut le cas en 2015 enfoncerait le clou. Cela permettrait d’ouvrir un nouveau chapitre dans l’histoire du rugby au Japon qui a commencé il y a un siècle et demi à l’ombre du mont Fuji, comme le rappelle l’illustration parue dans les colonnes de The Graphic. Rendez-vous donc le 20 septembre 2019 à Tôkyô, pour le coup d’envoi de la Coupe du monde avec un Japon-Russie qui donnera le ton des ambitions nippones, lesquelles sont à coup sûr très élevées.
Odaira Namihei
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