Le lendemain matin, je gravis une des collines entourant Kamaishi pour avoir une meilleure vue de la ville et de la région touchée par le tsunami. De mon point de vue, je peux apercevoir le temple Dai-Kannon, dont la statue haute de 48,5 m surplombe la baie. Érigée en 1970, la statue en béton armé symbolise la sécurité maritime. Aujourd’hui, sa blancheur épaisse contraste avec les différentes nuances de gris de la mer et du ciel nuageux. En ce dimanche, le port semble calme, mais quatre ou cinq navires se sont rassemblés dans les eaux profondes de la baie. “Ils viennent probablement trouver refuge”, raconte le chauffeur de taxi qui m’a conduit. “Mieux vaut affronter le typhon ici qu’en pleine mer”, assure-t-il alors que la météo annonce l’arrivée prochaine d’un puissant typhon.
Il arrive parfois qu’au Japon on vive sur une bombe à retardement, et que ces dernières années ont été marquées par toutes sortes de catastrophes naturelles ou causées par l’homme. Avant de monter dans le train qui me ramènera à la maison, je tire métaphoriquement mon chapeau au courage et à la persistance des habitants de Kamaishi.
Jean Derome
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