“Si un accident comme celui de Fukushima se produisait à Kashiwazaki, la ville de Niigata devrait probablement être évacuée en raison de la radioactivité poussée par le vent. Même s’il ne s’agit pas d’un mouvement antinucléaire, la population locale ne cache pas son inquiétude à l’égard de cette énorme centrale. A maintes reprises, la Tokyo Electric Power Company (TEPCO qui gère aussi Fukushima) a été dénoncée pour son manque de transparence sur des problèmes et des dysfonctionnements à Kashiwazaki, y compris pour une falsification délibérée de données en 2002”, confie Baba Yukio. Le tremblement de terre de 1964 a été suivi d’un tsunami qui a remonté le fleuve Shinano. Bien que le risque de tsunami à Niigata ne soit pas aussi élevé que dans la région du Tôhoku (nord-est de pays), les experts estiment que des vagues de 15 mètres de haut pourraient frapper la préfecture dans le futur. Par conséquent, plusieurs mesures ont été prises pour améliorer la sécurité de la centrale, notamment la construction d’une barrière maritime plongeant à 50 mètres de profondeur.
“Ce que je trouve personnellement le plus troublant, c’est qu’aucune solution n’a encore été trouvée sur le traitement des déchets radioactifs. Je compare souvent l’industrie nucléaire à un château sans toilettes. Vous pouvez construire la plus belle maison, mais si vous ne pouvez pas vous débarrasser des déchets que vous produisez, c’est inutile. A mon avis, s’ils ne peuvent pas résoudre ce problème rapidement, nous allons devoir chercher un autre type d’énergie plus propre et plus sûr. Regardez ce qui se passe à Fukushima. Je ne pense pas que déverser d’énormes quantités d’eau radioactive dans la mer soit la bonne chose à faire”, poursuit le rédacteur en chef. En 2008, le Niigata Nippô a obtenu une nouvelle récompense pour sa série consacrée au déficit de sécurité à la centrale de Kashiwazaki-Kariwa.
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