Vu sa taille et le nombre de personnes qui l’empruntent chaque jour, Tokyo Metro fonctionne presque parfaitement (on est tenté de dire presque miraculeusement). Cependant, des problèmes et des retards surviennent quotidiennement. Cela ne signifie pas que l’entreprise est à l’abri de toute critique. “Les plaintes des passagers ont tendance à varier chaque année. Il y a quelques années, par exemple, nous avons géré la question du chikan (attouchement non-consenti) en introduisant des voitures réservées aux femmes. Cette décision a suscité un débat important, car les hommes et les femmes étaient très divisés sur ce sujet”, poursuit-il. La plupart des passagers ont maintenant tendance à considérer ces wagons comme allant de soi. Cependant, il y a quelques problèmes qui sont une source constante de plaintes, comme les retards des trains et la climatisation à l’intérieur des voitures.
“Que les gens se plaignent des retards est compréhensible, surtout dans une ville au rythme aussi effréné que Tôkyô. Quant à la climatisation, c’est un problème sans véritable solution. Peu importe le réglage de la température, il y aura toujours quelqu’un qui trouvera qu’il fait trop chaud ou trop froid. Il est évident qu’il est impossible de satisfaire tout le monde”, reconnaît Naitô Yôsuke.
Tokyo Metro – et le transport ferroviaire japonais en général – est réputé pour être l’un des plus ponctuels au monde. Cependant, selon une étude publiée en 2018 par le Bureau des chemins de fer du ministère du Territoire, des Infrastructures, des Transports et du Tourisme, 29 des 45 lignes de train desservant la région du Grand Tôkyô (une zone métropolitaine couvrant la capitale et ses alentours pour un total de 38 millions de personnes) ont enregistré, en 2016, des retards aux heures de pointe du matin pendant au moins dix des vingt jours ouvrables mensuels.
“Il faut dire que la plupart des retards sont généralement mineurs, de l’ordre de cinq à dix minutes et sont principalement causés par ce que nous appelons des problèmes liés aux passagers, comme des personnes qui se sentent mal ou des sacs qui restent coincés dans les portes. Par exemple, les passagers qui tentent de monter à bord des trains à la fermeture des portes représentent 47,2 % de ces retards, tandis que 16 % sont liés à la réouverture des portes des trains lorsqu’elles sont obstruées. Les temps d’attente typiques pendant la journée sont de 15 secondes, mais dans le centre de Tôkyô, aux heures de pointe, ils sont étendus jusqu’à une minute. Un autre facteur qui complique encore les choses est que sept des neuf lignes de Tokyo Metro sont exploitées en partenariat avec des opérateurs ferroviaires différents. Il va sans dire que les retards survenant sur d’autres lignes produisent un effet en chaîne.”
Previous ArticleNori, de HARA Rumi
Next Article Essai : Une découverte inédite de la capitale