Après nous avoir enchantés avec Chiisakobé de Mochizuki Minetarô justement récompensé par le Prix de la série au dernier festival d’Angoulême, Le Lézard noir a décidé de nous régaler avec une nouvelle pépite. La Cantine de minuit de Abe Yarô est en effet une de ces œuvres rares qui se distinguent de la masse de mangas publiée chaque année, la plupart du temps sans saveur particulière. L’auteur nous invite à découvrir une gargote ouverte seulement la nuit à Shinjuku, ce quartier où l’on croise une foule bigarrée quand la majorité des gens dort. Dans un style qui rappelle parfois Tsuge Yoshiharu, Abe Yarô construit un récit composé d’histoires courtes dont on apprécie la simplicité qui ressemble à la cuisine proposée dans ce petit restaurant chaleureux. Ici pas de chichis, et les gens qui y viennent finissent par se mettre à table, par livrer quelques instants de leur vie et par nous offrir des moments d’intense émotion. Tout est juste dans ce manga que l’on savoure en ayant au fil des pages des envies de katsudon, de nouilles sautées ou de salade de pommes de terre.
La Cantine de minuit (Shinya shokudô) de
Abe Yarô, trad. par Miyako Slocombe,
Le Lézard noir, 18 €.
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