L'heure au Japon

Le 11 mars 2012, un an après le tsunami qui a conduit à l’accident de la centrale de Fukushima, des milliers de Japonais se sont mobilisés contre le nucléaire./ Jérémie Souteyrat pour Zoom Japon

Dans quelques jours, le Japon entrera dans une nouvelle ère. L’occasion de se pencher sur 30 années pour le moins agitées.

Lorsqu’en 1989, le gouvernement japonais a annoncé que le nom de la nouvelle ère serait Heisei ou “accomplissement de la paix”, le Mainichi Shimbun, l’un des principaux journaux du pays, a interrogé la population pour connaître son sentiment. Quelque 75 % des personnes intérrogées ont répondu que le nom était “brillant”. Après la période tumultueuse de Shôwa (1925-1989), nom donné au règne de l’empereur Hirohito, tout le monde espérait que ce serait le début d’un avenir meilleur. Cependant, 30 ans plus tard, un autre quotidien, l’Asahi Shimbun, a demandé aux Japonais comment ils voyaient leur avenir et eulement 5 % des personnes interrogées ont déclaré qu’il serait “brillant”, 42 % ont répondu qu’il serait “troublé” et 29 % “sans grand changement”.
Il faut dire que la majeure partie de l’ère Heisei (1989-2019) aura été une période politiquement instable caractérisée par une valse des gouvernements — sept Premiers ministres au cours de la première décennie et six pour la seconde. Seuls les cabinets de Koizumi Jun’ichirô (avril 2001-septembre 2006) et d’Abe Shinzô (décembre 2012 à nos jours) ont connu une longévité remarquable. Il n’est donc guère étonnant que la plupart des gouvernements ont eu du mal à mettre en œuvre des politiques efficaces pour résoudre les grands problèmes du Japon.
La grande nouvelle politique de ces 30 années aura été que le Parti libéral-démocrate (PLD), qui dirigeait le Japon depuis 1955, a fini par céder sous le poids d’une série de scandales politiques et financiers. En 1993, par exemple, la formation s’est divisée et une coalition gouvernementale sans le PLD a été formée sous la direction d’un ancien membre libéral-démocrate, Hosokawa Morihiro. Par ailleurs, il convient de souligner que le Parti démocrate du Japon (PDJ) a eu trois Premiers ministres consécutifs entre septembre 2009 et décembre 2012.

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