Konkatsu n’est pas le cousin du tonkatsu (porc pané). Ce premier terme fut inventé il y a une dizaine d’années, en associant deux mots : kekkon (mariage) et katsudô (activité), pour évoquer “la chasse au mariage”. Sa sonorité rime volontairement avec shûkatsu, l’abréviation de shûshoku katsudô désignant la démarche pour obtenir un emploi. On peut ainsi comprendre qu’être célibataire suscite une pression sociale aussi pénible que le statut de chômeur ! Ce n’est pas faux. Célibataire lors de mes 30 ans, je me souviens que mon entourage – famille, voisins, collègues, sans oublier les amis des parents – s’inquiétait pour mon avenir. Avoir un petit copain n’a pas de sens, il faut un mari ! Pour les femmes, il semble que les 30 ans soient l’âge limite pour se marier “dans les temps”.
Comment s’organise un konkatsu au XXIe siècle ? : D’abord on s’inscrit auprès de structures, notamment sur Internet, qui organisent des rencontres payantes en groupe. Ensuite on participe à des soirées ou à des événements thématiques dont le nom se termine principalement par : kon. Par exemple shine-kon est la rencontre entre amateurs de cinéma, ocha-kon pour ceux qui se réunissent autour d’un thé ou râmen-kon pour les passionnés de nouilles en bouillon. Même des temples offrent généreusement des rencontres baptisées tera-kon. Peu coûteuses, celles-ci attirent beaucoup de gens à la recherche de sincérité et de spiritualité, ce qui permet aussi aux moines de trouver leur future épouse !
Récemment dans ce pays où le mariage est encore une institution, il y a un débat sur l’hypothèse de taxer les célibataires afin de compenser la vie des mariés qui ont perdu une part de liberté et de qualité de vie ! Aïe, aïe aïe, en plus des frais élevés pour konkatsu, rester célibataire au Japon pourrait coûter de plus en plus cher ! Bon, je vais encore rester en France. Tiens, ici, ça marcherait bien les débat-kon, foot-kon, vernissage-kon ou simplement bar-kon, cela permettra de relancer le mariage en France… grâce à tous ces kon !
Koga Ritsuko
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