Installé dans l’archipel depuis plus de trois décennies, Manuel Tardits appartient à cette catégorie de gaijin qui a réussi à se fondre dans l’univers nippon au point d’en ressentir toutes les nuances et de les rapporter avec une sensibilité toute particulière. Son dernier ouvrage en est la plus belle des illustrations. Et ce n’est pas un hasard si cet architecte, cofondateur de l’agence Mikan, a choisi de se mettre sous le patronage de l’écrivain Lafcadio Hearn qui, lui aussi, a choisi de s’installer au Japon pour y écrire quelques magnifiques pages à son sujet. C’est sur ce point que les deux hommes se rejoignent. Manuel Tardits offre de très bons moments de lecture sur l’archipel qu’il a appris à connaître et à saisir dans toutes ses subtilités. Cependant, il conserve au fil des pages cette qualité première qui donne tant de puissance à son récit : le concret. Il n’y a rien d’artificiel dans ce récit que l’on déguste comme un bon bol de thé vert par petites gorgées, dans une petite maison de thé enveloppée par le son des cigales. Une véritable communion des sens.
Le dit des cigales suivi de Komorebi, de Manuel Tardits, préface de Michaël Ferrier, L’Harmattan, 18 €.
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