Les Percherons et autres Brabançons ont disparu pour laisser place à des races locales nées de croisements. On parlait alors de demi-sang (hanketsu). Depuis 2003, l’appellation cheval de trait japonais (nihon benkeishu ou nichiban) est aussi de mise. Ils concourent désormais chaque semaine sur la piste d’Obihiro devant un public nombreux qui reste souvent bouche bée devant la débauche d’énergie que ces chevaux – Kage, Kurige, Aoge ou Ashige –fournissent pour terminer en tête. Ici, la vitesse n’a pas d’importance et on apprécie surtout la puissance dégagée par ces animaux qui doivent parcourir 200 mètres en tirant des charges pouvant atteindre jusqu’à 740 kg en fonction de leur âge et dans les courses ordinaires. Elles peuvent monter jusqu’à 1 000 kg pour les deux épreuves phares : l’Obihiro kinen début janvier et le Ban’ei kinen fin mars en clôture de la saison. Il s’agit aussi d’une course d’obstacles qui ont la forme de deux monticules. Le premier mesure 1 m tandis que le second culmine à 1,60 m. C’est évidemment lorsque les chevaux arrivent devant celui-ci, à quelques dizaines de mètres du poteau d’arrivée que les choses se corsent. Bien souvent, on les voit caler dans la montée en quête d’un second souffle pendant que les jockeys les encouragent à avancer et le franchir. Il existe une véritable cohésion entre l’homme et l’animal, et on mesure combien celle-ci est importante pour l’obtention de la victoire finale. C’est quelque chose que l’on peut vraiment ressentir lorsqu’on se trouve au bord de la piste et qu’on observe le couple pendant les quelques minutes que dure la course.