Si cette forme de compétition unique est parfois décriée à l’étranger sur la foi de quelques vidéos postées sur YouTube, elle n’est pas l’expression, comme certains pourraient le prétendre, d’une volonté de nuire à l’animal, mais bien au contraire de mettre en évidence sa puissance et sa beauté pendant l’effort. On compte environ 600 chevaux participant aux compétitions qui ont eu lieu pour la première fois en octobre 1947 à Asahikawa, au nord-est de Sapporo. Jusqu’en 2006, les courses Ban’ei se déroulaient sur quatre hippodromes de Hokkaidô (Obihiro, Asahikawa, Iwamizawa et Kitami), mais de graves difficultés financières ont amené les autorités à modifier l’organisation et à faire d’Obihiro le centre des épreuves. On y retrouve les 300 propriétaires de chevaux engagés dans les différentes courses et c’est là que s’effectue également leur entraînement quotidien en vue des courses, lesquelles ont lieu samedi, dimanche et lundi.
“Elles attirent un public conséquent”, confirme Tokuda Naoko, responsable de la communication du champ de course. “En 2016, nous avons reçu 267 957 visiteurs et nous avons enregistré plus de 16 milliards de yens de paris contre 14,5 milliards l’année précédente”, ajoute-t-elle. “Il n’est plus besoin de se déplacer pour parier et c’est pour ça qu’il y a un léger tassement de la fréquentation”, explique la jeune femme. “Beaucoup de joueurs passent par des plateformes en ligne comme Rakuten ou Softbank pour miser. Nous avons même des amateurs étrangers, en particulier des Asiatiques, qui s’y intéressent.” Avant de se lancer dans les paris, il convient toutefois de connaître quelques règles de base. Les courses se déroulent sur la même distance et avec les deux mêmes obstacles. Elle se distinguent par le poids que les chevaux doivent tirer. Ces derniers sont répartis dans plusieurs catégories en fonction de leur âge, du nombre de fois qu’ils ont participé aux courses et du montant des sommes qu’ils ont remportées jusqu’à présent. Les C1 et C2 regroupent les 3 ans d’âge tandis que les B1, B2, B3, B4, A1 et A2 sont réservées aux plus âgés, certains pouvant avoir plus de 10 ans. Au cours de la saison, se déroulent également les courses BG où se défient les meilleurs. Ce sont évidemment celles qui rassemblent le plus de parieurs. “75 % des mises sont reversées aux joueurs et 25 % vont aux propriétaires pour qu’ils poursuivent leurs activités”, explique Tokuda Naoko.