Perdu dans la préfecture d’Okayama, le petit village connaît une seconde jeunesse grâce à l’arrivée de passionnés.
“La première fois que je suis venu dans ce village, j’ai été complètement subjugué, confie Matsubara Tetsurô. Je l’ai trouvé si atypique, si riche de savoir-faire, et une nature abondante. Et la communauté du village d’Ueyama est tellement attachante.” Spécialiste des plantes, ce natif d’Ôsaka travaillait dans la recherche et l’inventaire des espèces végétales à l’échelle du pays lorsqu’il a découvert ce tout petit village de la préfecture rurale d’Okayama, à l’ouest de l’Archipel. Juché au sommet d’une montagne, Ueyama a la particularité de pratiquer la culture du riz en terrasses depuis l’époque de Nara (710-794). Un bout d’histoire du Japon à lui tout seul. Cette technique de riziculture, physique et contraignante, a connu un vrai déclin dans les années 1970 au Japon. Lorsque Matsubara Tetsurô est arrivé au village la première fois, en 2007, le constat a été pénible. “En moins de 50 ans, la population du village s’était effondrée, chutant de 400 à 150 habitants. Résultat : les terrasses étaient laissées à l’abandon, envahies par les bambous et le lierre. Le travail de la terre dans ce type de culture est pénible et exigeant physiquement. A cette époque, les agriculteurs avaient envoyé leurs enfants faire des études pour qu’ils puissent accéder à des métiers moins contraignants. De nouvelles politiques agricoles avaient aussi été mises en place par le gouvernement. Petit à petit, ces agriculteurs sont décédés, les enfants n’ont jamais repris la suite et les cultures ont été abandonnées”, regrette-t-il.