La transmission est un sujet intéressant et auquel il a longuement réfléchi. Au Japon, elle se fait souvent de parent à enfant. Mais il avoue en riant que les enfants ne veulent généralement pas faire ce que font les parents, qu’ils partent dans des voies différentes … Peut-être que cela sautera une génération ? Ceci étant, la volonté de transmettre est très présente chez lui.
Elle a pris la forme de son livre, Nô Dô, un récit bilingue richement illustré de photographies de son potager, dans lequel il explique qu’il faut remercier la terre pour ce qu’elle offre, laisser partir ses légumes comme on laisse partir ses enfants, arroser gentiment, associer les plantes pour qu’elles poussent ensemble, oser créer l’espace, enlever si besoin, plutôt que de toujours ajouter.
Elle se fait également à travers les séances qu’il organise dans les écoles. Pas de technique, mais plutôt une manière de penser. Il parle de la même façon aux professionnels qu’aux enfants. Il leur dit d’observer, de sentir, de comprendre les besoins des plantes. Elles savent très bien “communiquer” ! Vous ne verrez donc pas de vidéo sur YouTube pour apprendre à faire pousser des navets kabu “à la Yamashita”, mais vous pourrez vous imprégner de sa philosophie en marchant avec lui, pas après pas, rangée après rangée, dans son potager enchanteur, protégé par un kami (dieu)…
Alice Monard
référence
Nô Dô, l’homme qui écoute les légumes,
de Yamashita Asafumi. Photographies d’Alexandre Petzold. Trad. par Anne Regaud-Wildenstein, Actes Sud Nature, 32 €.