Le British Museum constitue une incroyable caisse de résonnance pour ce média dans la mesure où il est fréquenté quotidiennement par des milliers de visiteurs venus du monde entier. En parcourant les allées de l’exposition, on est d’ailleurs frappé par la variété des langues parlées et par celle des tranches d’âge représentées. On y trouve aussi bien des jeunes enfants, des adolescents accompagnés par leurs parents que des personnes âgées désireuses de se familiariser avec le manga dont elles ont entendu parler, mais dont elles ne connaissent finalement pas grand chose. C’est ce qui justifie, aux yeux de la direction du musée, l’organisation de cet événement en son sein. “Le British Museum est l’enceinte parfaite pour accueillir cette exposition. Notre expertise et nos collections d’art graphique japonais sans oublier notre section consacrée au Japon qui a récemment été réorganisée légitiment cette démarche d’autant que nous avons toujours voulu créer un pont entre passé et présent. Nous avons acquis au fil des années de nombreuses pièces que nous pouvons aujourd’hui exposer et mettre en perspective grâce à cette exposition”, explique l’un de ses représentants.
Dès que l’on pénètre dans l’espace réservé à cette exposition, l’approche pédagogique du projet saute aux yeux. La première section baptisée Understanding manga (Comprendre le manga) a pour objectif de donner les clés pour lire un manga en se concentrant sur la lecture, le dessin et la production. Chaque étape est illustrée par des extraits d’œuvres et des panneaux intelligemment construits qui captent l’attention des visiteurs. Il est frappant de voir le temps que ces derniers passent à les observer et à les commenter lorsqu’ils sont en groupe. Dans cette section comme dans les autres, la parole est donnée aux artistes et aux éditeurs qui expliquent clairement leur travail et permettent de créer directement le lien avec les planches originales (genga) exposées. Dans la seconde section, l’accent est mis sur la puissance de la narration visuelle et ses particularités dans le manga. Tezuka Osamu (voir Zoom Japon n°77, février 2018) ouvre logiquement cette seconde partie en raison de son rôle pionnier. Il n’est pas le seul et on peut ainsi se familiariser avec d’autres artistes comme Kitazawa Rakuten ou Okamoto Ippei.
Previous ArticleTémoignage : La vie sans aucun artifice
Next Article Manga : Au cœur de l’histoire hollywoodienne