Elle en a d’autant plus besoin qu’elle se remet péniblement du violent séisme dont elle a été victime le 14 avril 2016. D’une magnitude de 7,3 sur l’échelle ouverte de Richter et d’une intensité de 7 sur échelle japonaise qui compte 10 niveaux, il a profondément ébranlé la région et provoqué de nombreux dégâts parmi lesquels le château de Kumamoto, fierté et symbole de toute la préfecture. On peut mesurer la puissance du tremblement de terre à l’intérieur même du musée du Kumanichi où les lourds casiers en bois remplis des caractères en plomb utilisés par le passé pour l’impression du journal se sont écroulés, répandant leur contenu sur le sol. “Nous avons décidé de les laisser comme ça pour que les visiteurs mesurent le choc ressenti”, confie Matsushita Jun’ichirô qui dirige le lieu. En tant que patron de la rédaction, Araki Masahiro sait que cette catastrophe naturelle représente aussi un challenge pour le journal en termes rédactionnels. “Face à un tel événement, nous devons donner le meilleur de nous-mêmes pour offrir à nos lecteurs les informations dont ils ont besoin pour remonter la pente, suivre l’évolution de la reconstruction afin qu’ils n’aient pas l’impression d’être isolés”, assure-t-il. Il retrouve certains réflexes de l’époque où ils s’occupaient du bureau de Minamata. Il ne veut pas qu’on oublie. “Il y a encore environ 30 000 personnes qui n’ont toujours pas retrouvé de toit”, rappelle-t-il. Il pense aussi à l’avenir de son journal qu’il ne veut pas voir “sombre” car, en maintenant un tel lien avec la population, il sait qu’il y aura toujours des lecteurs pour le suivre.
Gabriel Bernard
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